Pourquoi ce blog ?

Bienvenue à tous les visiteurs de ce blog !

Par le biais de ce blog, je souhaite vous faire part de mes positions politiques (les poser à l’écrit) sur certains sujets qui me semblent cruciaux et/ou peu abordés (crise des banlieues, rapports Nord/Sud, Ecologie, Fiscalité…).
De plus étant bien triste de constater à quel point les individus ont tendance à démissionner chaque jour un peu plus de leur rôle de citoyen, pour préférer un simple rôle de travailleur/sur-consommateur, ce blog sera ma très petite contribution pour essayer d’informer, faire connaître mes positions et ouvrir un débat entre citoyens.
Par ailleurs, à travers les articles de ce blog vous verrez que : faire des propositions est essentiel pour moi, car critiquer c’est bien, mais proposer une alternative c’est mieux !
D’où le titre de ce blog : alternatives citoyennes. Au reste, le but de ce blog n’est pas tellement pédagogique, pour cela je vous renvoie notamment vers des liens très intéressants.
Enfin, vos contributions, remarques, points de vue et critiques (constructives) sont évidemment les bienvenues.
Petite remarque : j’aurais parfois tendance à forcer le trait et à tenir des propos corrosifs, ceci dans l’unique but de rendre la lecture de ce blog plus captivante.

Martin Besnier

jeudi 22 juillet 2010

VII.) "Education, education and education..."; l'Education Nationale :

Je tiens tout de suite à signaler que je m’y connais moins dans ce domaine, pourtant tout aussi primordial si l’on veut régler à terme la crise des banlieues.

Le constat concernant l’action de l’éducation nationale dans les quartiers sensibles est connu de tous et reste toujours aussi accablant. On ne compte plus en effet les professeurs de collèges ou de lycées (généraux ou techniques) déprimés et désemparés, qui n’arrivent plus à faire leur métier, devant alors se cantonner à faire de la discipline. Et ce ne sont pas les nombreux cris d’alarmes (tels que le film : La journée de la jupe) ou les placements en centres de réadaptation (tels que celui de La Verrière) qui semble changer les choses.
On ne reviendra pas non plus sur le niveau de ghettoïsation scolaire qui sévit dans ce pays, à l’origine d’énormes inégalités entre classes sociales.
Mais on pourra tout de même rappeler ce chiffre alarmant, à savoir que chaque année près de 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplômes.

Alors évidement, il faudrait plus de professeurs, de surveillants, de moyens humains notamment dans les établissements classés en Zone d’Education Prioritaire (ZEP), mais une fois de plus, cette réponse classique d’une partie de la gauche reste largement insuffisante.

Il s’agirait ainsi premièrement de revenir sur le « saupoudrage » du dispositif ZEP en concentrant vraiment les moyens sur les établissements les plus difficiles (afin notamment de diminuer le nombre d’élèves par classe) au lieu de les éparpiller. En outre, il serait peut-être nécessaire de revenir sur l’assouplissement de la carte scolaire mis en place par le gouvernement actuel et de mieux contrôler les dérogations à celle-ci afin de ne pas constituer d’établissements « poubelles ».

Deuxièmement, il me semble primordial que les établissements scolaires (notamment les écoles primaires) soient ouverts sur le quartier, qu’ils organisent des activités socioculturelles et qu’ils accueillent les parents (voir le dispositif de « la mallette des parents » plébiscité par Martin Hirsch). Il faut ainsi tenter d’impliquer et de faire participer au maximum l’ensemble des parents au cursus scolaire de leurs enfants, en suivant peut-être l’exemple américain des « charter schools » (voir sur la participation, l’article à ce sujet). Bien sûr, il ne faut pas que cette ouverture se fasse au détriment de la sécurité des élèves et du personnel de l’éducation nationale.

Pour que ce deuxième point soit rendu possible, il faudrait que l’institution scolaire, très renfermée, bureaucratique et marquée par de lourds corporatismes s’ouvre… (Autant dire qu’il s’agit là d’une mission quasi-impossible…). Il faudrait en outre que de nombreux professeurs et personnels de l’éducation nationale en finissent avec leur discours très « IIIème République » d’égalitarisme républicain qui s’interdit toute mesure de « discrimination positive ».

Enfin, il s’agirait de lutter plus efficacement contre les inégalités et le décrochage scolaires. Si les internats d’excellence d’un côté, et les « écoles de la deuxième chance » de l’autre côté, sont de bons dispositifs, ils restent cependant insuffisants puisqu’anecdotiques.
Au reste, je ferai ici une digression sur l’incapacité de l’éducation nationale à gérer les mauvais élèves. En effet, alors que le recours trop fréquent de certains professeurs à la notation a pour conséquence de décourager les mauvais élèves, les punitions telles que l’exclusion agissent souvent comme une « prime à l’emmerdeur » pour les élèves perturbateurs, trop fiers d’avoir « réussi à quitter l’école ». Ils sont ensuite envoyés d’écoles en écoles, qui les excluent les unes après les autres…
Je n’y connais pas grand-chose, mais je pense que le courant de l’Education nouvelle, représenté notamment en France par Philippe Meirieu, est susceptible d’apporter des réponses intéressantes puisque ce courant défend le principe d'une participation active des individus à leur propre formation.
En outre, il me semble que la formation des professeurs devrait intégrer davantage de cours pratiques concernant la « gestion de classes turbulentes » (un exercice qui doit demander à mon avis une sacrée expérience…).

Par ailleurs, et toujours dans l’optique d’une ouverture de l’institution scolaire, je pense que la lutte contre le décrochage scolaire passe aussi par le fait de laisser une plus grande liberté aux innovations pédagogiques et aux initiatives et expérimentations locales développées par les équipes pédagogiques.
Je reviens une nouvelle fois sur deux dispositifs plébiscités par Martin Hirsch : « la mallette des parents » ou encore sur l’idée controversée de donner de l’argent à une classe afin de financer un projet collectif, si ses élèves ne sont pas absentéistes et qu’ils restent attentifs en cours (les élèves ayant ainsi un intérêt à être solidaires entre eux).
De plus, l’idée de classes « à géométrie variable » et celle des « micro-lycées » qui visent à « raccrocher les décrocheurs » me semblent intéressantes et devraient surement être généralisées. Elles rejoignent l’idée que je pose, et qui semblera peut-être folle à certains, de regrouper les élèves les plus turbulents dans une même classe avec un programme spécial, adapté, et des moyens humains plus importants pour tenter de les « récupérer » et de les réintégrer en cas d’amélioration dans les classes « normales ». Sans compter que cela permettrait d’améliorer l’ambiance de travail dans les classes « normales ».

Pour finir, et même s’il s’agit d’un thème plus général qui n’a pas grand-chose à voir avec l’éducation nationale et la crise des banlieues, je suis tout à fait favorable à l’instauration d’un service civique ou militaire (au choix) obligatoire (comme en Allemagne), ce qui rejoint l’idée d’une participation citoyenne active des individus et d’une éducation civique qui aurait selon moi des conséquences positives pour toute la société française, pour sa jeunesse et notamment celle des quartiers difficiles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire