Pourquoi ce blog ?

Bienvenue à tous les visiteurs de ce blog !

Par le biais de ce blog, je souhaite vous faire part de mes positions politiques (les poser à l’écrit) sur certains sujets qui me semblent cruciaux et/ou peu abordés (crise des banlieues, rapports Nord/Sud, Ecologie, Fiscalité…).
De plus étant bien triste de constater à quel point les individus ont tendance à démissionner chaque jour un peu plus de leur rôle de citoyen, pour préférer un simple rôle de travailleur/sur-consommateur, ce blog sera ma très petite contribution pour essayer d’informer, faire connaître mes positions et ouvrir un débat entre citoyens.
Par ailleurs, à travers les articles de ce blog vous verrez que : faire des propositions est essentiel pour moi, car critiquer c’est bien, mais proposer une alternative c’est mieux !
D’où le titre de ce blog : alternatives citoyennes. Au reste, le but de ce blog n’est pas tellement pédagogique, pour cela je vous renvoie notamment vers des liens très intéressants.
Enfin, vos contributions, remarques, points de vue et critiques (constructives) sont évidemment les bienvenues.
Petite remarque : j’aurais parfois tendance à forcer le trait et à tenir des propos corrosifs, ceci dans l’unique but de rendre la lecture de ce blog plus captivante.

Martin Besnier

jeudi 22 juillet 2010

II.)A.) Crise et dette publique:

A.) CRISE FINANCIERE, ECONOMIQUE ET SOCIALE ET "MORALISATION DU CAPITALISME":

Cet article sera divisé en deux parties fortement liées. D’abord, je reviendrai sur la crise financière, économique et sociale qui a frappé la planète entière depuis 2007. Puis je me pencherai sur le problème de la dette publique.

Il y a à peu près autant d’analyse de la crise actuelle que d’analystes…Voici bien modestement la mienne, qui n’a rien d’original comme vous le verrez et qui est très simplifiée.

A partir des années 70-80, dans le monde occidental et surtout aux Etats-Unis, la part du travail dans la Valeur Ajoutée des économies diminua au profit du capital (quel jeu de mot !). On assista notamment à une baisse des salaires, ou à une baisse de l’augmentation des salaires. Cela a eu pour conséquence de multiplier les crédits à la consommation participant ainsi à une hausse de l’endettement des ménages, américains notamment. Dans le même temps, on assista au développement du secteur boursier (avec notamment les « 3D » : dérégulation, dérèglementation, décloisonnement) et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

La crise des « subprimes » est donc née sur cette toile de fond. Dans le cadre de cette dernière, les banques et agences immobilières américaines, à grand renfort de pression publicitaire, ont permis à des personnes pourtant peu ou pas solvables d’accéder à la propriété immobilière grâce (ou à cause…) à des crédits hypothécaires dits « revolving » soit à taux d’intérêt variables.
Bien installées dans leurs maisons, souvent situées dans l’une de ces « suburbs » américaines interminables et chiantes à en mourir, de nombreuses familles plus ou moins riches crurent au fameux « rêve américain » avant que celui-ci ne se transforme en véritable cauchemar.
Les crédits hypothécaires à taux variable furent ainsi « titrisés » par les banques. On entend par « titrisation » le fait de transformer une créance (telle un prêt immobilier) en titre financier sur les marchés des capitaux. Ces nouveaux titres, très risqués mais donc potentiellement très rentables, circulèrent à travers le monde dans les méandres des marchés financiers, changeant très rapidement de mains (à cause des mécanismes de spéculation).
Lorsque les taux d’intérêts (variables) augmentèrent, nombreux furent les ménages américains (peu ou pas solvables rappelons le) dans l’incapacité de rembourser leur crédit. Or, ces derniers étaient devenus des titres sur les marchés financiers…
Et là, c’est le drame…La bulle spéculative explose, les titres en question s’avèrent en réalité être « pourris » ou « toxiques », on assiste à une perte de confiance généralisée dans le système financier. Certaines banques d’investissement telles que Lehman Brothers, qui masquaient leur endettement firent faillite. Dans le cadre de cette perte de confiance généralisée, on assiste en outre à une crise de liquidités, soit le fait que certaines banques et établissements financiers refusent de se prêter de l’argent, puis à un resserrement du crédit (ou « credit crunch ») soit une raréfaction des crédits offerts aux entreprises et aux particuliers avec une forte hausse des taux d’intérêts.
Qui appelle-t-on alors au secours ? Les Etats !! Ces entités, si souvent décriées comme n’étant pas la solution aux problèmes mais bien le problème, pour paraphraser un certain R. Reagan et ses amis néolibéraux…Les Etats tentent donc alors de ramener un peu d’ordre et de confiance en renflouant notamment les banques (en leur prêtant de l’argent, et non en leur donnant, ce qui explique que l’endettement des Etats ne soit pas si monstrueux). Même s’il est simpliste de dire cela, l’image est parlante : on avait privatisé les profits, on socialisera les pertes…
Pour relancer l’économie mondiale, les Etats mettent alors en place, assez rapidement et de manière assez concertée dans le cadre des G 20 (contrairement à 1929), de gigantesques plans de relance.
Si les Etats ont réussi à sauver le système financier, la crise économique et donc sociale (avec la hausse du chômage et des emplois précaires) est toujours là…
Ces plans de relance eurent notamment pour conséquence d’augmenter le niveau de dette publique des Etats dont la France.
Rappelons que l’endettement des Etats passe leurs émissions d’obligations (des « Bons du Trésor ») sur les marchés obligataires.
Devant un tel niveau d’endettement, et notamment dans les Etats "PIGS" (Portugal, Italy, Greece, Spain) déjà très surendettés (pour des facteurs internes notamment), les investisseurs sur le marché obligataire prennent peur, pensant que certains Etats tels que la Grèce n’arriveront pas à imposer des mesures de rigueur et ainsi à rembourser leur dette. La « note » (donnée par les agences de notations) d’un pays comme la Grèce est alors baissée et ce pays se retrouve alors dans l’incapacité de se financer sur les marchés obligataires ou alors de manière déraisonnable (avec de très hauts taux d’intérêts).
Il faut donc mettre en place des plans d’austérité, pour rembourser ses emprunts en cours et rassurer ainsi les marchés. Pour les autres pays de la zone euro, il s’agit aussi d’être solidaire de la Grèce en assurant sa solvabilité (en lui prêtant de l’argent) afin d’enrayer une crise de confiance dans l’euro.

Les Etats, enfin en clair, nous autres citoyens, payons donc aujourd’hui à travers les plans d’austérité, le sauvetage du système financier suite à la « crise des subprimes », en même temps que nous devons faire face à la crise économique provoquée par la crise financière.
Par ailleurs, à côté de ces plans d’austérité, il faudrait aussi créer les conditions pour permettre la relance économique…D’où la merveilleuse invention de la « rilance », mélange de relance et de rigueur, par le gouvernement français…Bref, je m’arrête là, tout ceci devenant complètement fou…

Venons-en à présent à « moralisation du capitalisme », à la réforme, en grande partie non arrivée, qui permettrait de faire en sorte que tout cela ne recommence pas…

Aux Etats-Unis, la « réforme de Wall Street » de B. Obama est passée. Notons ainsi que pendant que certains en Europe font de grands discours sur la « moralisation du capitalisme », d’autres agissent. Cependant cette réforme américaine reste très largement insuffisante, car édulcorée par l’armée de lobbyistes de Washington. En outre, elle n’est pas encore entrée en application, rien n’est donc encore fait.

Notons que la réforme du système financier qu’il faudrait mener est beaucoup plus complexe et doit aller beaucoup plus loin que les quelques mesures emblématiques que je vais poser à présent.

Il faudrait notamment que les banques augmentent leur niveau de fonds propres et qu’elles séparent leurs activités d’affaires de leurs activités de dépôts, de service public. Il s’agirait ainsi, d’instaurer, au niveau global si c’est possible mais en tout cas au niveau européen voir national, un nouveau « Glass-Steagall Act », soit le nom d’une loi américaine datant de 1933 qui prévoyait de séparer ces deux activités bancaires mais qui a été depuis abrogée.
Par ailleurs, les banques devraient aussi suivre tant que faire se peut le modèle des banques coopératives (de l’économie sociale et solidaire) à la gestion démocratisée pour éviter toute opacité.

D’autre part, un meilleur contrôle des marchés financiers (et de l’activité des emblématiques traders notamment) par les agences publiques en charge de celui-ci devrait être réalisé (en leur accordant plus de moyens et de pouvoirs. Je n’ai pas de proposition concrète à ce sujet, ne m’y connaissant que très peu). Il s’agirait en outre de mieux réglementer l’activité des « hedge funds ».

De plus, il faudrait créer des agences de notations publiques, notamment au niveau de l’Union Européenne. En effet, on peut douter de l’indépendance et surtout de l’efficacité des agences privées actuelles telles que Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings, qui n’ont pas su prédire la crise financière…

De surcroît, il s’agirait de lutter plus efficacement contre les paradis fiscaux et la fraude fiscale, et d’instaurer des taxes internationales et/ou européennes sur les transactions financières, les échanges interbancaires, les stock-options… (Voir l’article sur la fiscalité internationale et européenne).

Enfin, concernant à présent le marché obligataire et le problème d’endettement des Etats, je vous invite à lire le prochain article traitant de la « dette publique ».

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