Pourquoi ce blog ?

Bienvenue à tous les visiteurs de ce blog !

Par le biais de ce blog, je souhaite vous faire part de mes positions politiques (les poser à l’écrit) sur certains sujets qui me semblent cruciaux et/ou peu abordés (crise des banlieues, rapports Nord/Sud, Ecologie, Fiscalité…).
De plus étant bien triste de constater à quel point les individus ont tendance à démissionner chaque jour un peu plus de leur rôle de citoyen, pour préférer un simple rôle de travailleur/sur-consommateur, ce blog sera ma très petite contribution pour essayer d’informer, faire connaître mes positions et ouvrir un débat entre citoyens.
Par ailleurs, à travers les articles de ce blog vous verrez que : faire des propositions est essentiel pour moi, car critiquer c’est bien, mais proposer une alternative c’est mieux !
D’où le titre de ce blog : alternatives citoyennes. Au reste, le but de ce blog n’est pas tellement pédagogique, pour cela je vous renvoie notamment vers des liens très intéressants.
Enfin, vos contributions, remarques, points de vue et critiques (constructives) sont évidemment les bienvenues.
Petite remarque : j’aurais parfois tendance à forcer le trait et à tenir des propos corrosifs, ceci dans l’unique but de rendre la lecture de ce blog plus captivante.

Martin Besnier

jeudi 22 juillet 2010

IX.) Politique d'immigration:

S’agissant d’un problème une nouvelle fois plus large, la lecture que j’en ferai ici sera limitée principalement à son lien avec la crise des banlieues.

Dans le cadre du processus de ghettoïsation à la fois social et ethnique de certains quartiers, la question de l’immigration semble primordiale. Selon moi, la politique de l’immigration ne devrait pas tellement se focaliser sur la régulation des immigrants, comme c’est le cas actuellement, mais bien plus sur leurs intégration « post-entrée » sur le territoire français.

Ainsi, la politique d’immigration actuelle me semble en bonne partie absurde et vouée à l’échec. Il est en effet illusoire de penser que l’on arrivera à « fermer nos frontières » ou à « choisir » notre immigration, étant donné le niveau actuel des inégalités économiques et sociales entre les pays du Nord et ceux du Sud (voir la rubrique rapports Nord/Sud).
La politique du chiffre du fameux « Ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale », qui établit des « quotas prévisionnels » du nombre d’immigrés clandestins à expulser, reste largement inhumaine et par ailleurs très couteuse. De plus de nombreux policiers sont mobilisés à ces fins alors que comme nous l’avons vu, il y aura des missions bien plus urgentes à remplir !

Bref, mon propos n’est pas ici de rentrer dans le débat passionné sur l’immigration. Mais je rappellerai tout de même certains points plus ou moins connus à ce sujet :
- Tout d’abord, il me semble qu’il ne faut pas avoir une lecture trop misérabiliste de l’immigration. Effectivement, nombreux sont les immigrants diplômés (« la fuite des cerveaux ») qui viennent s’installer dans notre pays.
- Ensuite, il faut rappeler l’apport économique considérable que représente le recours à l’immigration (bien plus important que son coût supposé pour notre pays, contrairement à ce qu’assure le Front National). En effet, alors que les immigrants diplômés sont souvent à l’origine d’innovations à l’heure de la mondialisation, les « sans papiers » sans qualifications réalisent surtout des métiers ingrats et pourtant essentiels à la marche de ce pays et payent eux aussi leurs impôts.
- En outre, le recours à l’immigration permet aussi un apport démographique (expliquant notamment notre place de « premier de la classe : Europe occidentale » en terme de natalité) décisif pour le financement futur de notre système de sécurité sociale et de retraites ; sans parler de l’apport culturel…
- Enfin, dans un pays qui déclare fièrement au reste du monde être la « patrie des droits de l’Homme », il faudrait rappeler le caractère inaliénable du droit d’asile politique, de plus en plus bafoué par notre pays…

Pour revenir au problème de la ghettoïsation sociale et ethnique des quartiers sensibles, je rappelle donc que selon moi, la politique de l’immigration doit avant tout se concentrer sur l’intégration des primo-arrivants et non sur leur régulation.
Il me semble ainsi primordial de diversifier les espaces d’accueil de ces primo-arrivants afin d’éviter leurs concentration dans certains quartiers et logements insalubres (qui sont souvent la propriété de « marchands de sommeils » sans scrupules), qui ne fait qu’aggraver le phénomène de ghettoïsation. Pour cela, il faut à la fois créer de nouveaux logements sociaux et lutter contre la formation d’une société française ségréguée de « l’entre-soi », par une véritable application de la loi SRU notamment (voir l’article introductif).
Par ailleurs, il faudrait réformer ou du moins renforcer l’importance du Contrat d’accueil et d’intégration (CAI) des primo-arrivants en s’assurant notamment que l’accès aux cours d’apprentissage de la langue française soient effectifs.

A présent et pour parler sans tabous, on rappellera à certains de nos concitoyens qui déplorent légitimement le fait que certains parents laissent leurs enfants à eux-mêmes, « trainer dehors » à des heures tardives, que ce n’est pas tellement le fait d’une « démission parentale » mais plutôt le résultat d’un « choc culturel » pour ces parents parfois perdus voire déboussolés par le fonctionnement de la société française.
En effet, certains parents immigrés ayant hérités d’une vision collective de l’éducation ont tendance à perdre leurs repères dans une France où l’éducation se construit avant tout dans le cadre du modèle de la « famille nucléaire ».
Ce constat renforce ainsi l’idée que notre politique d’immigration doit avant tout être basée sur l’intégration (une idée qu’il faut d’ailleurs différencier de celle, stupide et illusoire d’«assimilation »).
Par ailleurs, l’autorité de certains parents est aussi fragilisée par l’éventuelle faiblesse de leur statut social (chômeurs, travailleurs précaires aux heures de travail tardives), par leur éventuelle connaissance limitée de la langue française ou encore par leur possible statut d’« assistés » qui fait parfois honte à leurs enfants. Plus simplement, on rappellera la difficulté pour les parents d’élever des enfants dans un milieu social particulièrement défavorisé.
Au reste, comme le rappelle souvent l’ancien maire de Chanteloup-les-Vignes, Pierre Cardo, le fait que certains enfants soient apparemment laissés à eux-mêmes s’expliquent aussi très concrètement par le fait que certaines familles nombreuses vivent dans des logements à l’origine prévu pour des ménages de deux à quatre personnes. Ainsi, le manque de place pousse les jeunes à rester le plus longtemps à l’extérieur du domicile familial.

Au-delà d’une nouvelle politique d’immigration, on voit bien que la solution passe entre autres, par une plus forte mixité sociale et ethnique (voir l’article introductif) ou encore par l’idée de participation des habitants, de responsabilisation collective des adultes (voir l’article à ce sujet).

D’autre part, et sans trop rentrer sur un terrain que je ne maitrise pas, je pense que les problèmes d’intégration d’une partie de notre immigration, plus ancienne, sont aussi liés au passé colonial troublé de notre pays, qui à l’instar de la guerre d’Algérie, reste une plaie encore non refermée. Pour faire évoluer la situation sur ce terrain, le travail des historiens, mais aussi de commémoration et de reconnaissance collective me semble logiquement primordial.


Il est en ainsi aberrant de constater que certains fils et filles d’immigrés maghrébins soient considérés par une partie de la société française (ou se considèrent…) aujourd’hui encore comme les enfants de la « troisième » ou « quatrième » génération d’immigrés et toujours pas comme de simples français…

Pour en finir avec cet article un peu décousu j’en conviens, quelques mots sur « l’islam radical ». Inutile de constater la véritable « crispation » de la société française laïque à ce sujet. En accord avec la lecture que je fais de la crise des banlieues, l’implantation réelle ou fantasmée de l’islam radical dans certains quartiers est selon moi avant tout une conséquence du phénomène de ghettoïsation avant d’être un facteur de communautarisme.
Pour contrecarrer l’idée très en vogue d’une soi-disant « islamisation de la société française », on rappellera à ses partisans que les islamistes ne « tiennent » absolument pas les différents quartiers sensibles comme l’on notamment prouvés les émeutes de l’automne 2005. Par ailleurs, ces personnes, qui voient d’un si mauvais œil la construction de nouvelles mosquées, seraient bien aviser de comprendre que la construction de lieux de cultes dignes et officiels est le meilleur moyen d’éviter l’implantation d’islamistes dans certains quartiers sensibles. Notons, pour ne pas s’enfermer dans une position de détracteur systématique, que dans ce domaine, Nicolas Sarkozy a été plutôt exemplaire en soutenant la création du Conseil Français du Culte Musulman (en 2003), ainsi que la construction de nouvelles mosquées.
J’en termine ici car ce sujet certes connexe (et traité abondamment dans la presse) est pour moi différent de celui de la crise des banlieues. Je pourrais y revenir si je vois que c’est un sujet qui intéresse (notamment sur la burqa, le voile islamique à l’école, les carrés musulmans dans les cimetières, l’alimentation hallal, la construction de mosquées et de minarets…).

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