Pourquoi ce blog ?

Bienvenue à tous les visiteurs de ce blog !

Par le biais de ce blog, je souhaite vous faire part de mes positions politiques (les poser à l’écrit) sur certains sujets qui me semblent cruciaux et/ou peu abordés (crise des banlieues, rapports Nord/Sud, Ecologie, Fiscalité…).
De plus étant bien triste de constater à quel point les individus ont tendance à démissionner chaque jour un peu plus de leur rôle de citoyen, pour préférer un simple rôle de travailleur/sur-consommateur, ce blog sera ma très petite contribution pour essayer d’informer, faire connaître mes positions et ouvrir un débat entre citoyens.
Par ailleurs, à travers les articles de ce blog vous verrez que : faire des propositions est essentiel pour moi, car critiquer c’est bien, mais proposer une alternative c’est mieux !
D’où le titre de ce blog : alternatives citoyennes. Au reste, le but de ce blog n’est pas tellement pédagogique, pour cela je vous renvoie notamment vers des liens très intéressants.
Enfin, vos contributions, remarques, points de vue et critiques (constructives) sont évidemment les bienvenues.
Petite remarque : j’aurais parfois tendance à forcer le trait et à tenir des propos corrosifs, ceci dans l’unique but de rendre la lecture de ce blog plus captivante.

Martin Besnier

jeudi 22 juillet 2010

III.) L'indispensable réforme de la PAC d'ici à 2013 :

En termes de transformation écologique de notre société et de nos modes de vie, l’évolution de notre agriculture et de notre alimentation est primordiale. L’agriculture biologique et/ou de bonne qualité, locale et saisonnière ainsi que le commerce équitable sont des évolutions souhaitables, plébiscitées par de plus en plus de « consom’acteurs ».
On retrouve ce type d’alimentation dans certains rayons de nos grandes surfaces mais aussi et surtout dans certains magasins bio « coopératifs » (il s’agit de « Scop » de l’économie sociale et solidaire) tels que « Biocoop », voire dans les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).
Au reste, il faut selon moi privilégier, dans la mesure du possible, ces deux derniers lieux d’achats qui s’inscrivent dans une autre vision économique, sociale et éthique que les grandes surfaces, qui font moins de marge, qui offrent plus de choix, qui ne pratiquent pas le suremballage…
Cependant, alors que ces solutions restent encore inaccessibles à certaines catégories sociales (par manque d’argent mais aussi d’informations et de sensibilisation) ; l’agriculture soutenue par notre pays et l’Union Européenne dans le cadre de la Politique Agricole Commune va totalement à contre sens de ces évolutions souhaitables.
Il est donc indispensable de réformer la PAC d’ici à 2013 (date de la prochaine réforme prévue).

Beaucoup en Europe remettent en cause le poids de la PAC dans le budget européen (30 à 40%). Dans le cadre d’une ouverture au libre-échange, ils voudraient progressivement dissoudre la PAC. Si une évolution de la PAC est tout à fait nécessaire, ce n’est pas celle-ci que je prône et je ne souhaite absolument pas remettre en cause l’idée même d’une Politique Agricole Commune.
Voici les multiples réformes qu’il faudrait selon moi (et beaucoup d’autres) apporter à cette politique :

- Tout d’abord, il s’agirait de revenir à des outils de régulation des prix plus forts pour assurer un revenu aux agricultures tout en évitant le découplage des aides de la production qui font rentrer les agriculteurs dans une sorte d’assistanat. Il faudrait aussi accentuer les systèmes de stockage à des fins de régulation et de sécurité alimentaire, pour prévenir notamment toute spéculation déraisonnée.
- En outre, il serait aussi essentiel de rééquilibrer et d’augmenter le niveau des aides fournies aux agriculteurs. Actuellement, 80% des aides dans le cadre de la PAC vont aux 20% d’exploitants les plus importants et compétitifs, qui pratiquent une agriculture intensive…Il s’agirait donc de mieux répartir les aides et de subventionner logiquement davantage les petits producteurs, mais aussi les « nouveaux » ou « repreneurs » (bien peu nombreux), ceux exerçant dans des zones en perdition et surtout les producteurs d’agriculture biologique, locale et saisonnière. Il faudrait aussi encourager ceux qui fournissent des « services environnementaux » et réalisent de la « polyculture » (ceux qui produisent des externalités positives non pris en compte par le marché telles que la préservation de la biodiversité, l’entretien des paysages, la régulation de l’eau…).
Contrairement à l’agriculture intensive traditionnelle, l’agriculture biologique a notamment l’avantage d’être créatrice d’emplois (besoin d’une main d’œuvre plus importante), ce qui participera en outre forcément à la revitalisation de nos campagnes.
L’aide ne doit donc pas aller vers une agriculture intensive qui a massivement recours aux produits chimiques et phytosanitaires (pesticides, insecticides…), qui pollue et détruit la biodiversité (consommation et pollution des eaux notamment…) et qui a des conséquences néfastes sur la santé publique.
Il faut donc nous préparer à l’avenir, en développant une agriculture durable. L’agriculture intensive actuelle, étant donné ses conséquences environnementales néfastes, ne pourra pas continuer très longtemps. Même si nous perdrons peut-être en compétitivité, ce n’est pas si grave, si dans le même temps nous incitons les consommateurs à se tourner vers des produits issus d’une agriculture locale.
- Par ailleurs, il s’agirait aussi de rétablir des protections douanières plus fortes pour garantir notre indépendance alimentaire et limiter nos importations (qui ont un coût environnemental élevé, lié notamment au transport) dans ce domaine (comme cela devrait être le cas, dans la mesure du possible, pour toutes les régions du monde). Il faut notamment accroître notre production de protéagineux que nous importons en masse. Comme je l’ai déjà évoqué dans un autre article (voir la rubrique : Rapports Nord/Sud, article sur la faim dans le monde) il est aussi indispensable de supprimer toute subvention aux exportations. Notons que les recommandations faites dans ce paragraphe demanderont de nouvelles négociations au sein de l’OMC.
- D’autre part, on pourrait imaginer mettre en place une politique de formation et de sensibilisation à l’agriculture biologique et ces techniques afin d’attirer des agriculteurs souhaitant s’y mettre. En outre, il faudrait créer une aide à la reconversion pour les agriculteurs souhaitant (quand c’est possible) passer d’une agriculture intensive à une biologique. Enfin, la Recherche et Développement en matière d’agriculture verte devra être encouragée tandis que l’Union Européenne devra être déclarée « zone sans OGM » (voir l’article à ce sujet).
- De surcroît, la nouvelle Politique Agricole Commune devra s’accompagner d’une politique d’éducation nutritionnelle, de sensibilisation aux suremballages, et d’incitation à manger bio, local et saisonnier. En outre, les écolabels fiables (avec une charte très stricte) et la présence d’indices carbone devraient être généralisés sur les étiquettes de tous les produits vendus en grande surface.
Par ailleurs, j’en profite pour faire une petite digression sur l’idée qu’il faudrait inciter les consommateurs à manger moins de viande (et non pas devenir végétarien, ce n’est pas ce que j’ai dit). En effet, et même si cela diffère selon le type de viande, l’empreinte écologique des viandes est considérable (étant donné la quantité de terres agricoles nécessaire à la nourriture des animaux, les quantités d’eau, de déchets, de transport que cela génère…). En outre, l’impact en termes de santé publique est lui aussi important (étant donné notamment que les antibiotiques que nous donnons aux animaux d’élevage provoquent chez certains d’entre nous des résistances à ceux-ci, qui les rend en quelque sorte « insoignables » pour certaines maladies). Enfin, concernant la viande issue de l’industrie agro-alimentaire traditionnelle, il faut voir les conditions de vie détestables des animaux dans les batteries industrielles et leurs conditions de mort dans les abattoirs…
- Enfin, l’idée notamment défendue par la fondation Nicolas Hulot de privilégier la nourriture bio dans les restaurations collectives devrait être instaurée dans le cadre de cette nouvelle PAC. En effet, promouvoir une telle nourriture dans les cantines scolaires, étudiantes, d’administrations et d’entreprises, permettrait d’offrir un véritable marché à l’agriculture bio et cela inciterait davantage de consommateurs à en manger. De plus, cette mesure profiterait avant tout aux ménages modestes (souvent utilisateurs de la restauration collective), à qui on assurera de payer le même prix qu’avant, la différence de prix avec la nourriture provenant de l’agriculture intensive devant être prise en charge par la collectivité, notamment à travers la PAC puisque celle-ci subventionnera principalement l’agriculture biologique.

Liens utiles pour approfondir :

- HULOT Nicolas, Pour un pacte écologique ; et les multiples études de sa fondation à ce sujet.
- ATTAC, Souveraineté alimentaire, que fait l’Europe ?
- Multiples documentaires sur les conséquences de l’agriculture intensive et de l’industrie agro-alimentaire : Food Inc. ; Solutions locales pour un désordre global ; Le monde selon Monsanto…
- http://www.viande.info/

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