Pourquoi ce blog ?

Bienvenue à tous les visiteurs de ce blog !

Par le biais de ce blog, je souhaite vous faire part de mes positions politiques (les poser à l’écrit) sur certains sujets qui me semblent cruciaux et/ou peu abordés (crise des banlieues, rapports Nord/Sud, Ecologie, Fiscalité…).
De plus étant bien triste de constater à quel point les individus ont tendance à démissionner chaque jour un peu plus de leur rôle de citoyen, pour préférer un simple rôle de travailleur/sur-consommateur, ce blog sera ma très petite contribution pour essayer d’informer, faire connaître mes positions et ouvrir un débat entre citoyens.
Par ailleurs, à travers les articles de ce blog vous verrez que : faire des propositions est essentiel pour moi, car critiquer c’est bien, mais proposer une alternative c’est mieux !
D’où le titre de ce blog : alternatives citoyennes. Au reste, le but de ce blog n’est pas tellement pédagogique, pour cela je vous renvoie notamment vers des liens très intéressants.
Enfin, vos contributions, remarques, points de vue et critiques (constructives) sont évidemment les bienvenues.
Petite remarque : j’aurais parfois tendance à forcer le trait et à tenir des propos corrosifs, ceci dans l’unique but de rendre la lecture de ce blog plus captivante.

Martin Besnier

jeudi 22 juillet 2010

II.) La reconversion écologique de l'économie :

Je tiens à dire avant de commencer cet article, que je ne ferai ici que « poser » quelques idées assez générales, une étude plus approfondie dans chacun des exemples donnés étant nécessaire.

Une reconversion écologique de l’économie passerait d’abord par l’évolution de notre indicateur de richesse : le Produit Intérieur Brut, qui a tendance à appauvrir considérablement le terme de richesse à la seule activité économique marchande. En effet, celui-ci ne prend pas assez en compte les impacts sociaux et environnementaux dans la création de richesse, alors même qu’il se concentre avant tout sur le secteur marchand. Le secteur public et le secteur non marchand sont très mal comptabilisés (par leurs coûts quand il y en a).
Il s’agirait donc de mettre en place un indicateur qui prenne mieux en compte tous ces éléments (sentiment de bien-être des populations ; soutenabilité environnementale, niveau d’inégalités… ; voir à ce sujet le Rapport de la Commission Stiglitz remis à N. Sarkozy sur la mesure des performances économiques et du progrès social).

Par ailleurs, notre système économique devrait mieux prendre en compte les « externalités positives et négatives » en matière d’environnement et de social, en « internalisant » les coûts. Il faudrait donc mieux prendre en compte, dans les prix notamment, les coûts environnementaux (transport, pollution…) et sociaux (niveau des conditions de travail…) en instaurant notamment une indispensable Contribution Climat Energie (voir un futur article sur la fiscalité écologique). Notons par ailleurs que le système de quotas d’émissions négociables mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto et au niveau européen, reste insuffisant et inefficace.

Le but d’une reconversion écologique de l’économie est évidemment de développer le caractère « soutenable » de celle-ci pour préserver notre environnement. Notez que je préfère le terme soutenable à durable (un développement ne pouvant logiquement pas être durable). Mais la reconversion écologique ne se fera pas sans résolution de la crise sociale et notamment sans lutter contre le chômage.

Premièrement, il s’agirait de promouvoir une croissance économique sélective, concernant donc certains domaines. Encourageons ainsi:

- la création « d’emplois verts » non dé-localisables (dans le secteur des énergies renouvelables, du BTP, du transport…). Il faudrait notamment créer ou améliorer et densifier la formation technique et professionnelle dans ces secteurs, tout en investissant massivement dans la Recherche et Développement dans l’écologie scientifique et les technologies vertes (de multiples domaines économiques sont concernés) plutôt que vers d’autres secteurs tels que l’armement ou le nucléaire.
- le développement de l’agriculture biologique, locale et saisonnière, qui peut créer de nombreux emplois ruraux ; par le biais d’une réforme de la PAC notamment (voir l’article à ce sujet).
- la multiplication des entreprises et emplois de l’économie sociale et solidaire (ESS) telles que les « Scop » (société coopérative de production). Ce tiers secteur économique représente aujourd’hui déjà 10 % de la Population Active Occupée. Il s’agit d’entreprises autogérées par les salariés, de manière démocratique (une personne, une voix) qui place toujours l’Homme avant le profit, le profit étant un moyen mais pas une fin. Ces entreprises sont bien présentes sur le marché, mais avec des valeurs éthiques propres. Elles offrent ainsi un cadre et une ambiance de travail plus agréable que dans le secteur privé. Concrètement, l’ESS est présente dans de multiples secteurs d’activités. Elle regroupe notamment des mutuelles coopératives, des AMAP, de multiples associations et ONG, les entreprises de commerce équitable, certains magasins bio…
Il faudrait donc développer ce secteur, en le faisant davantage connaître du grand public et en multipliant le nombre de formations qui y sont liées. Par ailleurs, cette ESS pourra aussi se développer grâce au secteur de la finance solidaire et aux placements que les personnes feront dans les sociétés financières de ce secteur, telles que le Crédit Coopératif, qui réinvestissent l’épargne dans les activités relevant de l’ESS (pour plus d’informations, voir le site internet : http://www.finansol.org/).
Au reste, ces entreprises de l’ESS ont pour certaines un ancrage territorial fort. Elles font ainsi vivre l’idée d’une économie de proximité (commerces, services), qui aurait toute sa place dans le cadre de la reconversion écologique de l’économie. Par ailleurs, il faudrait faire connaître et développer les microcrédits et les monnaies locales complémentaires (telles que les SEL : système d’échange local) qui favorisent les échanges monétaires et commerciaux locaux et ainsi participent à l’établissement de circuits économiques courts et d’une relocalisation de l’économie.
- Plus largement, il faudrait réfléchir plus profondément à cette idée de relocalisation de l’économie, à commencer par les secteurs agricoles et énergétiques (afin d’arriver lorsque c’est possible, à des indépendances alimentaires et énergétiques à l’échelon géographique le plus réduit, à travers le monde).
- Encourageons aussi le développement des « produits libres » tels que les logiciels informatiques (du type Linux, caractérisés par une liberté d’exécuter le programme, d’étudier son fonctionnement, de redistribuer des copies et enfin d’améliorer le programme et de publier ses améliorations).
- Enfin, le secteur public se devrait d’être exemplaire (par la rénovation ou la construction de bâtiments publics aux normes Haute Qualité Environnementale ; par une politique nationale d’éducation à l’écologie (voir l’article : décoloniser les imaginaires) ; par la mise en place de cantines bio (voir l’article sur la réforme de la PAC) ; la gestion différenciée des espaces verts, la mise en place de trames vertes et bleues pour aller au-delà des parcs naturels régionaux et nationaux…).

Mais la reconversion écologique de l’économie passera aussi par une « décroissance sélective » dans certains domaines.
Si le but est de produire et consommer mieux, il s’agira aussi de produire et consommer moins. Il faudra notamment privilégier une économie de la durabilité et de la fonctionnalité et non du gaspillage, du tout jetable et de l’obsolescence rapide, en préférant entre autres la location à la vente ; la qualité à la quantité... Malgré la « croissance sélective » évoquée plus haut, cela aura forcément des conséquences néfastes sur l’emploi. Voici les mesures que l’on peut proposer pour y faire face :

- Une reconversion, le plus tôt possible des secteurs économiques en crise et polluants (tels que l’automobile), en promouvant notamment une politique de formation tout au long de la vie.
- Plus largement, il faudra carrément revoir notre relation au travail, pour lutter plus efficacement contre le chômage. Nombreux sont les économistes qui assurent qu’une croissance économique est véritablement créatrice d’emplois, si le taux de croissance annuelle dépasse les 2,5%. On en est loin dans nos pays d’Europe occidentale, et ce ne sont pas les crises financières et économiques à répétition qui arrangent les choses…Les Trente Glorieuses sont pour l’Europe occidentale, une époque révolue ; revenir à de tels taux de croissance serait impossible.
Dans l’optique d’une économie en partie relocalisée, la logique de compétitivité s’atténuera. Plus besoin d’être compétitif pour créer des emplois. Je rassure certains, nous perdrons sûrement en « compétitivité prix » mais pas en compétitivité « hors-prix » si nous investissons massivement dans les technologies vertes et l’écologie scientifique.
Dans le cadre de cette économie relocalisée et non plus celui d’une économie croissanciste de compétitivité (comme ce fut le cas pour le passage aux 35 heures), l’idée d’une baisse et donc du partage du temps de travail à chaque nouveau gain de productivité pourrait être envisagée. L’idée de la « semaine des quatre jours »/ 32 heures hebdomadaires devra alors être plus sérieusement envisagée. Si j’ai bien conscience des limites éventuelles et du caractère encore très abstrait de cette proposition, notamment dans le schéma de pensée de notre société actuelle, une telle mesure devra aussi être accompagnée d’une politique du temps libéré. Dans le cadre d’une société de pleine activité, les travailleurs, qui gagneront forcément moins d’argent, mais qui consommeront aussi moins, auront surtout plus de temps pour eux-mêmes, leur famille, la culture et les arts, le sport, les activités de bénévolat, les actions citoyennes et politiques…
Par ailleurs, il serait alors possible de revenir sur nos différents « temps de vie » : études, vie active, retraite ; en rendant possible le bouleversement de cette chronologie selon la volonté individuelle de chacun (formation et études tout au long de la vie, années sabbatiques…).

Après cette présentation générale (et peut être trop généraliste) ; mes prochains articles au sujet de l’écologie concernant des thèmes plus spécifiques : l’agriculture, le logement, le transport, l’énergie, la biodiversité…

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